Un après-midi doux et gris, comme les fins d’années parisiennes savent nous les réserver. Mais son atmosphère est chargée d’appréhension. Des semaines que je me dis, frémissant, que ça approche, mais que ça reste pour plus tard. Sauf que j’y suis. Le dernier jour de l’année. Cette si particulière année.
Il y a un an jour pour jour, j’étais tout aussi seul qu’aujourd’hui dans mon salon, à tenter d’oublier les heures qui passent devant un jeu vidéo. Tout aussi tendu. Je me mordais la lèvre aux portes d’une nouvelle année qui s’annonçait difficile. Mon père malade. Le boulot dans lequel je me sentais étouffer. Mon couple qui vacillait, je le savais bien. Alors paradoxalement, alors que je traînais des pieds à l’idée de rejoindre la soirée de réveillon de l’ami Anthony, à Barbès, je n’avais qu’une envie : que le compte à rebours s’achève, que minuit sonne, et qu’on me serre dans ses bras en me disant que tout ira bien. A commencer par les bras de L. Comment aurais-je pu imaginer que c’était le dernier jour de ma vie d’avant ? En cours de journée, je me suis péniblement dirigé vers une pâtisserie cotée de la rue Marcadet. J’étais préposé aux desserts. Même moi qui ne suis habituellement pas attentif à ce genre de détails, j’étais conscient que je claquais une somme absurde dans ces gâteaux. Mais j’avais tellement envie de faire au mieux malgré ma tension lancinante. Les heures suivantes pesaient des tonnes sur mes épaules. Pas sûr que le moindre ongle ait survécu à cette attente. Ce n’est que vers 19h30 que j’ai pris une profonde inspiration avant de me rendre d’un pas lent chez L. A peine entré dans son petit appartement, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Elle était nerveuse, riait fort. Je n’ai pas été long à comprendre qu’elle était totalement saoule. Elle avait travaillé toute la journée, dans sa boutique. Une mauvaise journée, comme souvent. Les clients du dimanche, petits chefs revanchards en puissance. Une jeune intérimaire idiote qui l’avait accompagnée tout du long. Elles ont fermé puis se sont vidées une bouteille de Champagne. Couplée à la colère grondant en elle, on en était là. On s’est néanmoins mis en route. En cheminant, elle parlait vite et abondamment pour exprimer son ras-le-bol, s’amusant d’avoir détesté sa petite collègue du jour. Elle trébuchait aussi, assez régulièrement pour qu’elle soit obligée de reconnaître son état. Alors elle se confondit en excuses, sincères, me disant qu’elle était désolée, vraiment, mais que tout se passerait bien. Comme si elle voyait la pente sous ses pieds et cherchait une prise à laquelle se raccrocher. Je voulais la croire. Mais le pressentiment ne pouvait dès lors plus me lâcher.
Nous sommes arrivés chez Anthony. La troupe des convives était là, bien installée dans le salon, discutant de tout et de rien, sourires aux lèvres. Je me suis rapidement installé et servi un verre. Peut-être pouvais-je rattraper mon retard sur L. et oublier tout ça. Mais elle aussi se servait, parlant toujours aussi fort. J’ai dû me rendre à l’évidence, je ne pouvais pas rivaliser. L’alcool ne faisait pas tout. Et je n’égalerais pas ce qui lui empoisonnait le cœur. Je sentais les œillades amusées des autres. Je m’en désolais. Mais qu’y pouvais-je ? Me montrer rassurant, comme d’habitude. Pas sûr d’avoir été très crédible. Ni de l’être jamais, en la matière. Une heure ou deux, puis nous nous sommes attablés pour dîner. Sauf L. Cassée. Je goûtais à peine, trop attentif à celle que je voyais si perdue. On en était toujours à l’entrée quand elle se leva pour aller dégobiller. Même aux abois, elle conservait toujours sa maîtrise. Vous pouvez nous envier ça, oui. A son retour, elle était navrée, et voulait partir. Il ne devait pas être 22h30 quand j’ai quitté la table. Hors de question de la laisser rentrer seule. Anthony en était soucieux, et espérait me revoir une fois la belle endormie. « Bien sûr », lui répondis-je, alors que nous savions tous les deux que nous ne nous reverrions pas ce soir-là. En route, L. s’agaçait, me demandant d’y retourner, considérant que si son réveillon était fini, ce n’était pas une raison pour gâcher le mien. C’était feindre de ne pas comprendre qu’il était inenvisageable de poursuivre sans elle. Alors elle me dit à quel point elle était désolée de s’être ainsi laissée aller. Combien de fois avions-nous parcouru cette route, souvent passablement pochtronnés, à rire, à chanter ? Là, je me contentais d’avancer en silence. J’étais inapte à la réconforter. La colère le disputait à l’accablement, sans que rien ne puisse surgir. Un marcheur fermé, un mur de silence.
A peine le seuil de sa porte passé, elle tenta de m’embrasser, fiévreusement, et de me tirer dans sa chambre, où elle entreprit d’ôter gauchement mes vêtements, avec précipitation. Comme une enfant cherchant désespérément à rassembler les morceaux du vase qu’elle venait de briser. Chercher un salut dans l’étreinte. Mais je finis de me déshabiller seul, lentement, sans passion. Alors elle s’allongea et fondit en larmes. Je la rejoignais et tachais de la prendre dans mes bras. Mais elle pleurait, recroquevillée, se tenant aussi loin de moi que possible. Aussi n’ai-je réussi qu’à passer mon bras sous sa tête lourde. L’alcool et le chagrin l’achevant, elle ne fut pas longue à s’endormir. Quant à moi, ainsi étendu, sans rien à quoi me raccrocher, je sombrais rapidement à mon tour. Laisser la journée aussi vite que possible derrière nous. Je n’entendrai pas mon téléphone vibrer des messages inquiets d’Anthony ou des vœux d’amis. Il n’était pas minuit. Et là, je sais bien à quoi vous pensez. Et vous avez raison : je n’ai pas goûté ces putains de gâteaux. Fuck…
Au petit matin, L. se leva tôt, puis s’installa dans son salon. C’est sans doute à ce moment que j’ai ouvert les yeux, mais je suis resté ainsi des heures sous la couette. J’appréhendais de me lever à mon tour. Comme si tout volerait en éclats une fois réunis. Finalement, j’ai décidé de chasser ces vilaines peurs. Il n’y avait pas de raison après tout. Alors je l’ai rejointe. Et tout a volé en éclats. Son visage exprimait une profonde tristesse. Elle était défaite. Sans doute n’avais-je pas plus fière allure. Une pause, demandait-elle. Une semaine. Je me contentais d’acquiescer. La situation m’échappait, et je n’avais nulle autre brillante réponse à soumettre. Alors je suis rentré chez moi. J’ai posé précipitamment une semaine de congés. Puis je ne suis plus sorti. Passer le temps sur des jeux vidéo. Regarder des séries, peut-être. Mais en évitant soigneusement de réfléchir à notre vie. Pire, j’ai surtout évité de réagir, de sursauter. Alors elle est revenue, le dimanche suivant. Et c’était fini. Aussi simplement que cela. Pouf ! A pu…
Le fait est que je n’ai rien fait. J’aurais pu répondre au désir qu’elle cherchait à éprouver, ce soir-là. J’aurais pu me remettre en question, chercher des solutions, me battre en somme, durant cette semaine. Mais non. J’avais refusé de voir pendant des mois que je me vidais de toute substance, que j’avais entamé une chute interminable, et que devant l’épreuve il ne me restait aucune ressource pour batailler. C’est donc comme ça, les bras ballants, que j’ai regardé disparaître la « femme de ma vie ». Ne me laissant plus ensuite qu’un cruel « trop tard » comme seul retour à mes gesticulations. Je suis néanmoins conscient que rien ne pouvait se jouer à ce moment. Le mal était consommé. Faire l’amour eut été vain. Comme toute promesse qui aurait pu surgir. Il nous fallait manger ce pain noir. On ne pouvait éternellement l’ignorer. Ainsi, je comprends aujourd’hui que, sans rien enlever à mes torts durant ces années communes, je n’étais pas au cœur de sa souffrance. Le mal-être et la colère n’ont pas disparu avec moi. On dirait même le contraire, parfois. De même que je comprends à peu près à présent que, quoi qu’elle ait pu en dire, elle m’aimait. Sincèrement. Peut-être même est-ce toujours le cas, d’une certaine façon. Simplement, elle n’y retrouvait pas la passion à laquelle elle s’attendait. Ce n’est pas ce que j’inspire. Ou alors je la douche bien vite. « We don’t deserve love », chante Arcade Fire alors que j’écris ces lignes. J’ai pas d’avis.
Me voici ainsi aux portes d’une nouvelle année. Et je flippe, andouille que je suis. J’ai été surpris quand L. m’a avoué qu’elle aussi appréhendait cette échéance, cet anniversaire. Je n’avais pas réalisé que ça pouvait être difficile pour elle également. Qu’elle aussi se retrouvait à faire un bilan douloureux. Je ne peux malheureusement l’aider vraiment à mesurer sa perte, sans quoi j’y calquerais immanquablement la mienne. Et puis après tout peut-être m’a-t-elle dit ça pour me faire plaisir. Je ne suis guère clairvoyant ces temps-ci.
Ce soir, je retournerai sur les lieux du crime. Chez Anthony. Mais L. ne sera pas là, cette fois. Serena non plus. Ça me scie en deux. La traduction la plus éclatante de cette année. Je n’attends plus minuit, ni qu’on me prenne dans ses bras. Il n’y a rien à me souhaiter. Je n’attends rien pour ma part. On verra ce qui se passera en 2019. Ça n’a pas vraiment d’importance pour moi. L’année pourrait même s’avérer pire que la précédente. 2018 n’était pas une année en enfer, j’en ai connu d’autres. Juste une année particulière, durant laquelle le sens des choses s’est fait la malle. Quand j’étais tout jeune homme, ma seule ambition était d’être heureux, aussi souvent que possible. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Je me contente d’un « on verra bien », et je me dis que c’est déjà pas si mal. Je sais bien que certains aimeraient lire ici un happy end réjouissant. Il y a eu des pistes le laissant entrevoir, à un moment, ça ne m’a pas échappé. Mais rien n’est jamais si simple, n’est-ce pas ?
Tout n’est pas négatif. Ne serait-ce qu’un constat : en aucune manière je ne me trouve au même point qu’il y a un an. Je suis seul, et c’est ostentatoire. J’ai quitté mon boulot. Je prends une nouvelle direction professionnelle, peu importe si elle me conduit quelque part. J’ai investi mon quartier. M’épanouis dans un alcoolisme même pas mondain. Et évidemment, je me suis découvert des velléités d’auteur. C’est d’ailleurs la fin de cette année bénie où je pouvais répondre à la question « et qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » (question que je déteste, convenue et sans intérêt le plus souvent) par la blague : « en 2018, auteur. Mais en 2017, informaticien. Enfin c’est pas grave, en 2019 ce sera prof de français ». Bref, si je serais tenté de dire que je boucle quelque chose aujourd’hui, il me semble hasardeux de vouloir clore une spirale. Et je suis bien incapable de dire si je m’approche de son centre ou m’en éloigne. Peut-être devrais-je observer L. pour le savoir. Il m’apparait à présent que nos parcours sont restés étonnamment jumeaux durant ces derniers mois. Même si j’imagine que nous sommes à l’orée de voies divergentes. Qu’elle commence à se poser, à se reconstruire. Aller mieux, ce serait beaucoup dire, mais c’est un horizon atteignable. Perspective qui me fait sourire, quoi que j’en dise en période d’émotivité manifeste.
C’était une année de rencontres aussi. Dont certaines auront pu être suivies de loin en loin ici-même. Pagaille tout d’abord. Probablement ce dont je peux être le plus fier cette année. Se découvrir une amie aussi proche et entière, tout en ayant réduit autant que possible toute ambiguïté parasite. Ça vaut ce que ça vaut, mais c’est précieux. Pas besoin de prendre de précautions, tant pour blesser que pour faire plaisir. Je me réjouis que cette année s’ouvre alors qu’elle se trouve sur un seuil, tout à la fois angoissant et stimulant. Parce qu’il ne fait aucun doute pour moi qu’elle va se réaliser dans ce proche avenir. Et que ce sera nécessairement l’occasion de lever nos verres. Pas de petit profit.
C’était aussi la rencontre de Serena. Toujours là, malgré tout. Je doute de comprendre un jour quelle est notre relation. Et je m’en fous un peu, à vrai dire. Je sais que L. voulait la voir comme une histoire de transition. Mais je ne vois personne ainsi. Elle est juste un peu mon étoile noire, que je chéris envers et contre tout. Qui se démène au milieu de son chaos, fait de son mieux pour composer avec qui elle est. Même si ça la force à des numéros d’équilibristes impossibles et néanmoins impressionnants. Elle m’a beaucoup appris sur l’irrésolution de l’ordre et du chaos. Elle est celle qui m’a fait comprendre qu’il pouvait y avoir une vie après L. Elle est aussi celle qui m’a fait comprendre qu’il ne pouvait pas y en avoir après Serena. Pas dans l’immédiat, du moins (si je me réveille demain dans un lit improbable, merci de me coller une beigne). Peut-être plus tard renouerai-je avec la tentation amoureuse. Mais il faudra au préalable que je me réconcilie un peu avec moi. Que j’accepte le chaos comme ma tendance naturelle. Que je n’ai pas à attendre d’amour en retour. Ni de vision d’avenir. De toute façon, j’ai atteint un âge où il est à peu près plié que je ne serai jamais père. Sauf à persister à fricoter avec des femmes nettement plus jeunes que moi, quitte à passer pour un vulgaire sugar daddy (en cette fin d’année, je préfère le terme de papillote, essentiellement parce que je suis un garçon désopilant. Vous l’avez ?). N’allez pas en déduire que je serai moins ennuyeux au quotidien. Juste que je laisserai les choses glisser. Pas d’autre alternative.
Des femmes dans ma vie, donc. Même si je me situe à la périphérie de la leur. Des femmes trop proches parfois pour que je sache encore leur faire la bise, ou les entendre m’appeler par mon prénom, sans que je m’en raidisse. Et je peux bien m’évertuer à lire l’amour que Serena ou L. peuvent me vouer, rien ne sachant l’étayer, je suis bien conscient de ne faire là que me préserver. Eh merde, quoi, c’est la Saint Sylvestre, le gui, tout ça. Champagne !
Et vous. Evidemment vous. Savez-vous au moins ce que vous avez lu, vous qui êtes arrivé là je ne sais trop comment ? Un journal ? C’est un peu rendu inévitable par le format du blog, mais ce n’est pas tout à fait ça. Même s’il est clair qu’ici j’ai consciencieusement archivé ma mémoire. Pour que quelqu’un sache. Et pour que moi-même je ne puisse oublier, vu que mon cerveau déconne quand ça lui chante, me privant de pans entiers de souvenirs. Ici, rien n’est totalement réel, ni absolument faux. Et ce n’est qu’une question d’angle de vue, à l’instant T qui plus est. La formulation la plus juste, vous l’aurez compris si vous avez patiemment tout lu depuis le début, serait peut-être de dire qu’il s’agissait de la chronique d’une dépression. Mais je ne pouvais pas le présenter ainsi, qui voudrait lire ça ? Et ce n’est pas tout à fait juste non plus. Même si ça m’a aidé à me comprendre moi-même, et à dissiper toute illusion quant à mon état, mon diagnostic. Je ne suis pas psy (attendez ma reconversion de 2020, on va se marrer), mais je sais bien reconnaître que je suis dépressif chronique. Je dis ça sans aucune fierté, et encore moins dans le but de me faire plaindre. Ce n’est pas une fatalité. Il n’est pas exclu que je fasse la paix avec moi un de ces jours. Simplement je comprends à présent que ça ne date pas d’hier, ni de la Terrible Nuit. C’est enfoui depuis fort longtemps, mais ne s’exprimait que très peu lors des onze années consécutives où je me suis retrouvé en couple, ayant alors l’esprit préoccupé par un lendemain que je craignais. De même, je comprends aussi pourquoi les psys que j’ai pu rencontrer tiquaient quand je leur parlais de mon cerveau qui faisait sa tambouille de son côté. Je pense cependant avoir assez de recul à ce sujet. J’espère, du moins. Quant au PTSD qui s’est manifesté le plus violemment après le départ de L., je le crois à présent à peu près régulé. On verra.
J’espère d’ailleurs que vous ne me tiendrez pas rigueur de ce tour de passe-passe : appeler son espace Novembreries pour au final ne pas raconter la Terrible Nuit. Vicieux. Mais ce n’était pas mon sujet. Qu’auriez-vous souhaité lire de plus que ce que vous ne savez déjà ? Ce récit est déjà disponible partout, sous tous les points de vue. La vérité est que je n’ai aucun souvenir sensoriel de cette histoire. Tout au plus puis-je en faire un récit approximatif, qui se trouve de plus en plus contaminé par la mémoire collective. Auriez-vous vraiment voulu savoir si vous auriez été un héros ou un lâche ? Je ne sais même pas moi-même ce que j’ai été à cet instant-là. Le récit qu’en fait L. me laisse mal à l’aise à chaque fois, surtout quand les gens viennent ensuite me prendre dans leur bras en me sortant des « wow, mec ! ». Je ne me reconnais pas. Sans doute me faut-il faire le deuil de cette mémoire. Au final, ça me simplifie sans doute l’après. Si vous espériez du sang, dites-vous que vous êtes probablement moins floués que ceux qui ont atterri ici pour lire des trucs sur le jeu vidéo. Comprenez bien que pour moi, la Terrible Nuit est avant tout un catalyseur, pas un déclencheur. C’est quelque chose qui amplifie ce qui était déjà là. Emotions comme convictions. Je parle bien entendu pour les gens qui ne souffrent pas de PTSD lourd (si vous ne savez pas de quoi je parle, de grâce, Google vous aidera) et qui n’ont perdu personne.
Vous aurez quoi qu’il en soit compris qu’il s’agit d’un post conclusif. Une façon de fermer le chapitre. L’occasion est belle. Mais alors, c’est vraiment fini, vous demandez-vous ? Dans l’absolu, oui. Plus le temps passera, plus je me répéterai. Et considérer aujourd’hui ce texte comme un objet fini me permet d’envisager une édition, si le courage me vient. D’autant que ça fera des vacances à mes amis proches, qui arrêteront de se faire du mouron alors que je passe sous le radar. Ceci dit, je suis bien conscient de la béquille que représente cet espace pour moi. Je ne suis plus suivi depuis plus de six mois. C’est donc ici que je peux expulser. Et comprendre. Alors il n’est pas exclu que je revienne de-ci de-là. Quand mes dents tomberont, que je me vianderai copieusement, qu’on me renverra mon ennui mortel au nez, ou toute autre opportunité pour moi d’ériger la médiocrité en étendard. A nouveau, on verra.
Et il ne faut pas oublier le travail de Katia. Je l’ai déjà brièvement évoqué. Katia est metteur en scène (metteuse ? Mettrice ? pfff), pour son bébé, la compagnie Baba Yaga. Elle ne produisait plus depuis les événements de 2015. Un sentiment d’incompréhension du monde. Elle a lu Novembreries à la rentrée. Et ça a réveillé en elle l’envie de travailler. Je connaissais ses précédentes adaptations et je trouvais l’histoire chouette. Un storytelling de dingue. J’ai donc évidemment accepté. Elle planche donc sur une adaptation théâtrale. Qui sera précédées de lectures publiques, comme ce fut le cas en octobre. On fera signe.
Mouais… Avec des adieux aussi convaincants, il serait criminel que le point final soit autre chose que des points de suspension. Par conséquent…
Merci !
Thank you for the roses, for the roses(just to please me)
Thank you for the roses, for the roses(just to please me)
Thank you
C’est sans doute un moment parfaitement bien choisi pour proférer du remerciement à tout va. Avant tout à Mapi, Anissa et Ben, qui m’ont conforté dans l’idée de continuer au tout début. A Giulia et Arthur, qui m’ont convaincu qu’il était possible de confronter le texte à d’autres concernés. A Katia et Anthony (de banlieue, putain, suivez un peu), pour leur lecture critique et l’horizon qu’ils ont ouvert. Pagaille et Irène, lectrices silencieuses qui ont accepté d’être évoquées sans me censurer (les modifications sont légères et surtout justifiées). Et surtout à L., qui m’a ôté d’un terrible poids en me laissant poursuivre cet exercice cette année, au point qu’il ne m’est à présent plus interdit de le diffuser. Et enfin, merci à tous ceux qui m’ont adressés leurs retours, commentaires, encouragements, ainsi qu’aux amis qui se seront inquiétés parfois au fil des lectures, et à qui je dois bien présenter mes excuses.
Démerdez-vous avec ça, et une bonne année à tous.
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Accessoirement, au sujet des lectures, si vous bénéficiez d’un lieu pouvant accueillir un tel événement, je me ferai un plaisir de faire la liaison avec Katia.
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